Édition – Février 2004
Sylvie est dans tous ses états. Elle a mal au ventre, a tout le temps froid et a l’impression qu’elle a beaucoup trop de choses à faire. Elle me rappelle que sa sœur jumelle, venue me voir la semaine dernière dans le même état, avait reçu un massage avec une huile essentielle qui sentait le cognac et que cela lui avait procuré un ardent réconfort. Soit ! Mais il n’est pas dit que je vais utiliser les mêmes huiles essentielles (hélicryse combinée avec sauge sclarée). “Comment ça ?”, me dit-elle. “Nous sommes identiques et la recette devrait s’appliquer aussi pour moi”. Pourtant non, dans le cas d’un massage énergétique, cela est plus nuancé que douleur X = potion X.
Pareille pas pareille
Bien qu’elles soient identiques, elles n’ont pas la même dynamique. Arianne est institutrice et pratique le yoga, Sylvie est agente de voyages et pratique le 5 à 7 à la brasserie du coin. Les deux considèrent le massage comme un moyen de détente, mais Arianne estime, à juste titre, que c’est aussi un moyen de prévenir la maladie. Elles saisissent bien les circuits énergétiques comme les enveloppes énergétiques du corps. Mais Sylvie trouve toujours les expériences de sa sœur plus excitantes. Elle comprend bien, qu’il s’agit d’un massage sur mesure, ajusté à ses besoins. Par contre, sa fatigue s’infiltre et prend forme à sa manière. Trop souvent on a le réflexe de nier cette fatigue et d’aller chercher un second souffle, appelant le corps à émettre d’autres signaux. C’est alors que la confusion s’installe.
Avoir froid indépendamment du climat, signifie souvent une dispersion multiple d’énergie comme, un blocage du diaphragme causé par le stress ou une affection digestive. Une des particularités du massage personnalisé est de se mettre à l’écoute des corrélations et de faire écho à la situation réelle. Une épaule contractée, le mollet tendu, la vessie hyperactive, ne sont pas des manifestations isolées, mais constituent une chaîne de données. En traitant les différentes parties du corps par segments je n’agirais que partiellement. Pour opérer plus en profondeur sur cette configuration, il est nécessaire d’agir, par exemple, sur les vertèbres lombaires, les points réflexes neuro-lymphatiques et neuro-vasculaires du bassin etc.
Prévention
Alors ton cognac à toi, aujourd’hui, serait, entre autres, menthe poivrée et fenouil amer. Et Sylvie de répondre : “Bon sang, mais je vais me sentir comme un gâteau”. Belle métaphore, puisque la température de son corps va se stabiliser et son gâteau, ou plutôt, son corps va absorber au fur et à mesure, les huiles qui prolongeront et renforceront les bienfaits du massage. Ce n’est pas la personne qui s’adapte au massage, c’est le massage qui s’adapte à la personne. Il n’y a pas de raccourci pour re-synchroniser les énergies. Recevoir régulièrement un massage empêche les blocages de s’accumuler. Sylvie, en me taquinant, prétend que sa sœur vient me voir plus souvent, parce qu’elle a plus de complications. Je crois plutôt qu’Arianne, en trouvant sa cadence aux six semaines, profite de cette douce sensation de ne plus être en état d’urgence, pour goûter la détente. Cette paix, la mène à un degré de sensibilité du corps et de l’esprit, indissociable, qui lui permet de libérer une résistance. Lorsqu’il y a malaise ou blocage, il s’agit tout au plus d’une obstruction à dégager et non d’un carambolage de fatigue, problème digestif, tension, insomnie, etc. Il y a moins de risques de flamber son capital santé !
Auteur :
Pierre Buron
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